Le responsable humanitaire de l’ONU rend visite à des familles déplacées par les rebelles du M23 dans le Nord-Kivu

Le responsable humanitaire des Nations Unies, Tom Fletcher, a rendu visite mardi à des familles déplacées dans le village de Shasha, dans la province congolaise du Nord-Kivu.
Cette visite fait suite à la prise de Goma, la capitale provinciale, par le groupe rebelle M23 fin janvier, qui a intensifié un conflit vieux de plusieurs décennies et qui a déplacé plus de 4,6 millions de personnes. À la suite de cela, les rebelles ont fermé les camps de déplacés dans la ville, forçant les familles à retourner dans les villages qu’elles avaient fui.
« Nous ne voulions pas rentrer ; ce sont eux [le M23] qui nous ont forcés à rentrer, car nous savions que nous avions un gouvernement. Mais quand ils sont arrivés, ils nous ont demandé de rentrer chez nous, car la guerre était finie », a déclaré Maombi Pascaline, une habitante de Shasha.
À Shasha, de nombreux rapatriés ont trouvé leurs maisons pillées ou détruites, sans aucune aide ou presque.
Les organisations humanitaires affirment que les retours forcés ont aggravé des conditions déjà désastreuses. Beaucoup comptaient sur le soutien de l’Agence américaine pour le développement international avant que l’administration Trump n’annule ses programmes.
L’argent était une bouée de sauvetage pour Kahindo Bihira, une habitante de Shasha : « Quand je suis revenue, j’ai trouvé ma maison détruite. Je me suis réfugiée chez mon voisin, mais le NRC m’a aidée en me donnant de l’argent qui m’a permis de nourrir correctement mes enfants petit à petit. »
Les combats qui font rage depuis des décennies dans l’est du Congo, riche en minerais, constituent l’un des conflits les plus longs d’Afrique et ce que les Nations unies qualifient de crise humanitaire parmi les plus graves et les plus longues au monde.