Le Burundi demande à l’ONU de reconnaître le génocide de 1972 contre les Hutus

Le Burundi exhorte l’Organisation des Nations Unies à reconnaître officiellement les massacres de Hutus perpétrés en 1972-1973 comme un génocide, plus de cinq décennies après ces violences qui ont coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes.
S’exprimant lors d’une conférence de presse mardi, Pierre Claver Ndayicariye, président de la Commission vérité et réconciliation du Burundi, a déclaré qu’il était temps pour la communauté internationale de reconnaître ce qui s’était passé.
« Ce génocide mérite d’être reconnu au niveau international. Il mérite d’être reconnu parce que cinquante ans, et plus, c’est trop long », a déclaré M. Ndayicariye. « Nous affirmons que les faits établis par la Commission, les témoignages recueillis et les archives déjà collectées sont suffisants. »
Il a ajouté que le Burundi demandait désormais que cette question soit portée devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
Les massacres de 1972, souvent éclipsés par d’autres crises régionales, restent un chapitre sensible et non résolu de l’histoire du Burundi. La Commission vérité et réconciliation enquête sur ces événements depuis des années, exhumant des fosses communes et compilant des preuves de violences ciblées contre la population hutu.
M. Ndayicariye a souligné que la reconnaissance de ces faits permettrait non seulement d’apporter un apaisement aux victimes et aux survivants, mais contribuerait également à la paix et à la stabilité dans la région des Grands Lacs.
« Cela permettra également d’apporter un apaisement aux victimes au Burundi et contribuera de manière importante à la stabilisation de la région des Grands Lacs », a-t-il déclaré.